- Mes premières sorties ciné c’était surtout pour draguer. Vu que ça marchait pas trop, j’ai commencé à poser les yeux sur l’écran. Bon, en même temps, j’aurais pu trouver plus romantique qu’un film sur de jeunes lesbiennes suédoises (Fucking Amal) ou qu’une histoire d’ados skateurs pas bien dans leurs Vans (Ken Park) pour séduire. Et puis les films bizarres, ça a sérieusement commencé à me plaire. Faut dire qu’après cinquante séances des Parapluies de Cherbourg sur le canapé familial, entre deux rivières de larmes (mais pourquoi est-elle partie avec Roland Cassard ?), j’avais un peu de marge. A l’époque je trouvais pas d’autre intérêt au ciné que de produire des électrochocs, avec des scénars flottants et des acteurs habités (Kinski dans Aguirre, Solonitsine dans Andreï Roublev). Pas grand-chose à foutre des belles histoires, il me fallait des trucs hors normes, dérangés, du Tetsuo, Eraserhead, Dead or Alive. Ou du gore 80’s franchement dégueulasse trouvé en VHS sur des stands de brocante interlopes. Depuis ça va mieux, je me soigne, et moi aussi j’ai payé pour aller voir le dernier Eastwood (l’horripilant Au-delà) ou la bouse 3D de Cameron (11 euros pour perdre 2/10e à chaque œil). Et surtout, j’essaye de rattraper mon retard.
Grand Écart, site d’étirements cinéphiles
Le cinéma est un lieu paradoxal parce que c'est quand il n'y a plus de lumière qu'on a envie d'y rentrer. Grand Écart assume la contradiction, comme celle d'encenser Felix Van Groeningen en œuvrant pour le rattachement de la Wallonie à la France (ou pas), de suivre l'actualité du cinéma en temps réel sans pour autant chroniquer toutes les merdes en salle (et vice versa), d'aimer l'Hara-Kiri de Kobayashi sans renier l'auteur de son remake, Takashi Miike (et inversement). Donc non (oui), vous n'irez pas sur Grand Écart pour des avis tranchés, ni pour des opinions fades, ni pour vous indiquer quoi voter. Mais vous verrez qu'ici tout est permis, même de ne pas parler de cinéma. On assume, on vous l'a dit plus haut.Recevez nos derniers articles
Au hasard des répliques…
Voulez-vous que je vous raconte la petite histoire de la main droite et de la main gauche ? L’histoire du bien et du mal ? H-A-T-E. C’est de cette main gauche que le vieux frère Cain frappa le coup qui abaissa son frère. L-O-V-E. Vous voyez ces doigts, très chers ? Ces doigts ont des veines qui vont droit à l’âme de l’homme, la main droite, les amis, la main de l’amour.
La Nuit du chasseur de Charles Laughton, 1955
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