- Mon premier souvenir de cinéma, on me l'a raconté : c'était en 1981, Rox et Rouky, j'avais 3 ans, j'ai beaucoup pleuré , paraît-il. J'ai sûrement eu peur de cette grande salle toute noire. Je ne savais pas que j'allais, plus tard, adorer pleurer toute seule dans les salles obscures. A trop regarder L'Etudiante et me fantasmer en Sophie Marceau, amoureuse d'un musicos, j'ai fini moi aussi par passer l'agreg de Lettres classiques. Depuis, je suis prof de français, latin et grec, dans le 9-3, où je parle à mes élèves de trucs anciens, surannés, mais aussi beaucoup de cinéma. Et ils ont kiffé M le maudit et Les 400 Coups, si, si, j'vous jure... J'ai souvent le sentiment d'être née cinquante ans trop tard. J'adore les vieux machins mais je me soigne... Depuis mes 12 ans, je suis amoureuse de Marilyn , et ça ne s'arrange pas avec le temps. Je suis en admiration devant Romy, Audrey, Liz, Gena, Ingrid... et quasiment toutes les icônes des années 1950-1960. Je me soigne avec Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Carey Mulligan et Michelle Williams. Folle d'Alain Delon, à l'époque de Rocco et ses frères, de Marcello Mastroianni, de Marlon Brando, Robert Redford et De Niro, mais Ryan Gosling, Michael Fassbender et Louis Garrel sont ma thérapie. Mes films fétiches sont entre mille autres : Le Guépard, Certains l'aiment chaud, Les Désaxés, Le Vieux Fusil, mais Lars von Trier, Kubrick ou Sofia Coppola me réconcilient souvent avec mon époque. Et, enfin, comme tous les trentenaires de ma génération, le dimanche, je dors, je fais des cakes, je lis, je mange du jap, je brunche, je me lave pas, je bois du café, je corrige des copies, et je regarde des vieux films.
Grand Écart, site d’étirements cinéphiles
Le cinéma est un lieu paradoxal parce que c'est quand il n'y a plus de lumière qu'on a envie d'y rentrer. Grand Écart assume la contradiction, comme celle d'encenser Felix Van Groeningen en œuvrant pour le rattachement de la Wallonie à la France (ou pas), de suivre l'actualité du cinéma en temps réel sans pour autant chroniquer toutes les merdes en salle (et vice versa), d'aimer l'Hara-Kiri de Kobayashi sans renier l'auteur de son remake, Takashi Miike (et inversement). Donc non (oui), vous n'irez pas sur Grand Écart pour des avis tranchés, ni pour des opinions fades, ni pour vous indiquer quoi voter. Mais vous verrez qu'ici tout est permis, même de ne pas parler de cinéma. On assume, on vous l'a dit plus haut.Recevez nos derniers articles
Au hasard des répliques…
Voulez-vous que je vous raconte la petite histoire de la main droite et de la main gauche ? L’histoire du bien et du mal ? H-A-T-E. C’est de cette main gauche que le vieux frère Cain frappa le coup qui abaissa son frère. L-O-V-E. Vous voyez ces doigts, très chers ? Ces doigts ont des veines qui vont droit à l’âme de l’homme, la main droite, les amis, la main de l’amour.
La Nuit du chasseur de Charles Laughton, 1955
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