On prend presque les mêmes et on retourne en Terre du Milieu en toute sécurité. Gandalf, Bilbon, Frodon, Galadriel, Elrond, Saroumane et Gollum sont de retour et n’ont apporté avec eux aucune surprise, comme des Pères Noël dénués de cadeaux dans leur hotte. Nous voici non seulement plongés soixante ans avant les événements décrits dans la célèbre trilogie du Seigneur des Anneaux, mais également de retour en 2001, tant le décor nous semble familier. Et tant qu’à faire, puisque le réalisateur est le même aux commandes, autant réutiliser les thèmes musicaux déjà entendus lors de la première adaptation de l’œuvre-fleuve et foisonnante de Tolkien. En y ajoutant toutefois un petit air musical inédit, réutilisé jusqu’à plus soif, en chanson a capella, pendant les scènes d’action, d’émotion, de grivoiseries et dans le générique de fin. Mais à la décharge de Peter Jackson, le pari était rude en décidant de mettre en images le célèbre roman pour enfants Le Hobbit. Il faut en effet ne pas décevoir les nombreux fans de sa trilogie précédente qui lui a valu pas moins de 17 oscars (dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Le Retour du roi), tout en essayant d’en glaner de nouveaux. Ne pas effrayer les enfants, principales cibles du livre originel, sans ennuyer les adultes. Et surtout, étirer 300 pages sur neuf heures de film, en trois volets. Pour ce faire, rien de tel que de bonnes digressions, des ajouts des appendices de Tolkien jamais publiés, des inventions et une bonne dose d’effets spéciaux (parfois ratés comme lors de la scène des Trolls, ou souvent impressionnants, notamment lors de la rencontre d’anthologie entre un Gollum au bord du cannibalisme et un Hobbit circonspect et flegmatique). Aux morceaux de bravoure haletants qui se perdent dans les décors toujours oniriques de la Nouvelle-Zélande, s’ajoutent des instants d’humour propres aux Nains, peu subtils. Et 13 Nains, ça en a des facéties à revendre ! Mais Peter Jackson n’a pas oublié le glamour. Car si la plupart de ces êtres courtauds sont peu ragoutants (gros nez, du poil dans les oreilles et de la barbe en veux-tu, en voilà), il a pris bien soin de penser aux jeunes filles en fleur (en pénurie d’histoire d’amour sur ce coup). Ainsi trois de ces Nains ont été choisis sur catalogue et sont là pour remplacer Aragorn et autre Legolas dans leurs mirettes, avec dents blanches, poil lustré et cheveux bien peignés en toutes circonstances, même après avoir occis moult Orques de synthèse. Au terme des 2h45 de ce voyage pas si inattendu, on a l’impression d’un bain de jouvence, d’avoir rajeuni de dix années. On ne boude pas son plaisir de fouler à nouveau la Terre du Milieu, tout en se disant que le meilleur est sûrement à venir. Reste qu’il faudra saupoudrer le tout d’un peu de nouveautés et de magie, pour le moment les grands ingrédients absents de ce Hobbit sorti de son trou à point nommé pour les étrennes de Noël.
Le Hobbit : un voyage inattendu de Peter Jackson, avec Martin Freeman, Ian McKellen, Cate Blanchett, Richard Armitage, Ken Stott… Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, 2012. Sortie le 5 décembre 2012.
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Howard Shore et Peter Jackson se retrouvent une quatrième fois après leur collaboration sur la trilogie Le Seigneur des anneaux (2001-2003), malgré son éviction entre temps par le cinéaste pour King Kong (2005). Le tandem sera également à l’affiche de la partie 2 de cette nouvelle franchise.
Je trouve le roman chiant comme pas possible (contrairement à la trilogie), alors je n’attendais rien de spécial du film, je m’attendais surtout à des séquences d’actions entrecoupées de calme.
Comme pour beaucoup, l’effet de surprise est passé. L’univers s’est étoffé en détail. La lumière est moins crépusculaire que dans le SDA mais plus jaune/orange, plus douce. Même si Le Hobbit se déroule 60 ans plutôt Gandalf McKellen a pris 10 ans et ça se voit.
Il y a quelques séquences gratuites comme le conseil des Elfes, les hommes de pierre (manifestement il devait rester des thunes dans la tirelire), un nécromancien inconnu…
Peter Jackson soigne ses introductions, celle-ci au coeur du monde des nains est à tomber de beauté. La séquence avec Radagast le Brun, alter ego de Gandalf le Gris, féérique à souhait sonne comme le moment magique “film de Noël”.
Les orcs n’ont jamais été aussi moches. Les moments de bravoure aussi impressionnants. Le cœur du film où Bilbon rencontre Gollum est parfaitement orchestré.
Bref, rien de nouveau sous le soleil de La Terre du Milieu mais je ne me suis pas emmerdé une seconde, et j’ai hâte, vraiment, de voir Smaug défendre son trésor. Le 1er film couvre à peu près la moitié du récit…. Hâte d’y retourner avec des mômes qui ne connaissent pas l’univers.