Maryland, d’Alice Winocour

 

Maryland de Alice WinocourMaryland, c’est le deuxième long-métrage d’Alice Winocour qui, en 2012, s’était fait remarquer à la Semaine de la critique avec Augustine, un drame touchant sur l’hystérie, le travail du professeur Charcot et surtout l’émancipation des femmes. Changement de registre pour la jeune réalisatrice. Maryland s’affirme et s’impose comme un film de genre. Un film d’action à mi-chemin entre Rambo et Drive, un brin de snobisme intello français en plus. L’histoire est celle de Vincent (Matthias Schoenaerts), soldat revenu d’Afghanistan victime du syndrome post-traumatique à qui l’on interdit de retourner au combat.

Retraité avant l’heure, le voilà donc chargé de la surveillance de Jessie (Diane Kruger), la femme d’un riche homme d’affaires libanais dans sa propriété « Maryland ». On n’en saura pas beaucoup plus sur le passé de ces personnages, ni sur la vague histoire de trafic d’armes qui semblent être la source de toutes les emmerdes de Jessie. Là n’est pas le propos, le scénario étant proche de celui de Bodyguard (si, si) : un homme doit protéger une femme-trophée et son gamin. Ils sont seuls dans une grande maison dont chaque entrée semble menacée d’un assaut imminent.

Il faut davantage envisager la chose sous l’angle de l’exercice de style, pur et simple. Le film déroule sa partition sonore d’acouphènes et de grondements de guerre. Les dialogues sont rares. Les coups d’œil dans le rétro et les zooms des caméras de surveillance nombreux. Côté lumière : pénombre bleu-crépuscule et néons froids. Le tout dans le seul but de faire partager la névrose paranoïaque du héros au spectateur. Moins testostéroné qu’un Rambo, moins baroque qu’un Drive – dont la scène de l’ascenseur est quasiment copiée-collée ici à la fin de cet opus – Maryland peine à intéresser.

 
Maryland d’Alice Winocour, avec Diane Kruger, Matthias Schoenaerts, Paul Hamy… France, 2015. En sélection Un Certain Regard du 68e festival de Cannes.

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