En compétition au 68e Festival de Cannes
Qui ?
Retour sur la Croisette du réalisateur japonais dont le film Tel père, tel fils a décroché le Prix du jury en 2013 : l’histoire d’un échange de nouveau-nés qui force un couple de riches citadins à rencontrer une famille de ruraux. On pense à La vie est un long fleuve tranquille, bien sûr. Mais ce sont les tensions familiales qui intéressent Kore-eda, plus que les différences de milieux. Comme dans la plupart de ses films : Distance (en sélection officielle, 2001) et Still Walking (2008) racontent deux journées de commémoration de proches décédés, tandis que I Wish (2011) suit les parcours divergents de deux frères. Selon le réalisateur, cette obsession provient de son propre passé. « Nous avons été élevés, mes deux grandes sœurs et moi, par notre mère, explique-t-il. Notre père, irresponsable et joueur invétéré, n’était quasiment jamais à la maison. Nous vivions dans l’angoisse de ne pas voir notre mère rentrer, à nous demander ce que nous ferions si elle mourait dans la journée. » Un thème qui l’inscrit dans la lignée du grand Yasujiro Ozu, dont la plupart des films étudient avec minutie l’éclatement de la famille traditionnelle dans un Japon en plein boom économique (Fleurs d’équinoxe, Le Goût du saké…).
Quoi ?
Notre petite sœur offre un angle féminin à cette recherche, en contant l’histoire de trois sœurs âgées d’une vingtaine d’années dont la jeune demi-sœur réapparaît après la mort de leur père. Elles choisissent d’inviter la petite orpheline à s’installer dans leur maison de bord de mer. Une trame qui sera familière aux amateurs de manga, le scénario s’inspirant de l’ouvrage éponyme Umimachi Diary de Akimi Yoshida, très populaire au Japon.
Résultat des courses ?
Un film qui donne envie de manger à lire ici !
Notre petite sœur (Umimachi Diary) de Kore-eda Hirozaku, avec Haruka Ayase, Masami Nagasawa, Kaho… Japon, 2014. Présenté en compétition au 68e Festival de Cannes. Sortie le 28 octobre 2015.