Sur les 122 ans que compte l’histoire du cinéma, en voilà 69, déjà, que le Festival de Cannes en célèbre la substantifique moelle. Et pour sa 70e édition, pas de tête-à-queue en vue. Au contraire, on continue, en mieux. Ainsi, du 17 au 28 mai 2017, la grand-messe du cinéma enfilera, douze jours durant, ses tenues des grands soirs, au fil d’une Sélection officielle de très haute volée. À commencer par ses films en compétition qui, dans leur habituel cocktail de vétérans et de nouveaux venus, nous offriront un joli cliché HD du cinéma mondial. Si l’on ne sera pas surpris d’y retrouver (avec plaisir) Michael Haneke, Sofia Coppola, Todd Haynes, Andrei Zviaguintsev et autre Jacques Doillon (qui n’était pas venu à Cannes depuis 1984), on y découvrira également (avec curiosité) les nouvelles réalisations des compétiteurs inédits que sont Bong Joon-ho, Noah Baumbach, Ruben Ostlund, les frères Safdie ou encore Robin Campillo. Un joli programme mais une lourde charge pour le président Pedro Almodovar et son jury.
La Sélection officielle sortira également l’argenterie côté hors compétition – avec notamment les derniers films de Roman Polanski et d’Agnès Varda – et séances spéciales – avec Hong Sang-soo, Raymond Depardon, Claude Lanzmann, Vanessa Redgrave… Sans oublier les « morceaux » de premier choix retenus pour la sélection Un Certain Regard, présidée cette année par Uma Thurman. Au menu, entre autres, Mathieu Amalric, Laurent Cantet, Michel Franco, Kiyoshi Kurosawa ou encore le trop rare Mohammad Rasoulof.
Enfin, 70e édition oblige, Cannes Classics dédiera en grande partie sa sélection à l’histoire du Festival de Cannes. Une sélection de prestige née de la révolution numérique, il y a 15 ans, alors que le cinéma s’inquiétait plus que jamais de l’entretien et de la transmission de sa mémoire. Et une sélection qui, cette année, fera la part belle à certains des plus grands chefs-d’œuvre du festival : de La Bataille du rail de René Clément à L’Empire des sens de Nagisa Oshima, en passant par Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot, Blow Up de Michelangelo Antonioni, All That Jazz de Bob Fosse et Au milieu coule une rivière de Robert Redford.
Ca brillera donc sans doute un peu plus que d’habitude cette année du côté de la Croisette. D’autant que, fort de sa Sélection officielle taillée dans le marbre, le Festival de Cannes pourra également compter sur les perles tout aussi précieuses du palais Stéphanie et de la Quinzaine des réalisateurs, comme sur les diamants bruts de la Semaine de la critique, au Miramar.
La sélection officielle
Film d’ouverture
Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin
En compétition
Faute d’amour d’Andreï Zviaguintsev
Good Time de Benny et Josh Safdie
You Were Never Really Here de Lynne Ramsay
Jupiter’s Moon de Kornél Mundruczó
A Gentle Creature de Sergei Loznitsa
The Killing of a Sacred Deer de Yorgos Lanthimos
Hikari (Radiance) de Naomi Kawase
Geu-Hu (The Day After) de Hong Sang-soo
Wonderstruck de Todd Haynes
Rodin de Jacques Doillon
120 Battements par minute de Robin Campillo
Happy End de Michael Haneke
L’Amant double de François Ozon
Le Redoutable de Michel Hazanavicius
The Beguiled de Sofia Coppola
Okja de Bong Joon-Ho
Aus Dem Nichts (In The Fade) de Fatih Akin
The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach
The Square de Ruben Ostlund
Hors compétition
Mugen no Junin de Takashi Miike
How to Talk to Girls at Parties (Comment parler aux filles en soirée) de John Cameron Mitchell
D’après une histoire vraie de Roman Polanski
Visages Villages d’Agnès varda
Un Certain Regard
Barbara de Mathieu Amalric
La Fiancée du désert de Cecilia Atan & Valeria Pivato
Etroitesse, de Kantemir Balagov
La Belle et la Meute de Kaouther Ben Hania
L’Atelier de Laurent Cantet
Lucky de Sergio Castellitto
Les Filles d’Avril de Michel Franco
Western de Valeska Grisebach
Directions de Stephan Komandarev
Out de Gyorgy Kristof
Before We Vanish de Kiyoshi Kurosawa
En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui
Dregs de Mohammad Rasoulof
Jeune femme de Léonor Serraille
Wind River de Taylor Sheridan
Après la guerre de Annarita Zambrano
La Cordillera de Santiago Mitre
Walking Past the Future de Li Ruijun
Séances spéciales
Une suite qui dérange de Bonni Cohen & Jon Shenk
They de Anahita Ghazvinizadeh
Eul-le-eo-ui Ka-me-la (Clair’s Camera) de Hong Sang-soo
12 jours de Raymond Depardon
Promised Land de Eugene Jarecki
Napalm de Claude Lanzmann
Demons in Paradise de Jude Ratman
Sea Sorrow de Vanessa Redgrave
Le Vénérable W. de Barbet Schroeder
Carré 35 d’Eric Caravaca
Zombillénium d’Arthur de Pins & Alexis Ducord
Séances de minuit
The Villainess de Jung Byung-gil
The Merciless de Byun Sung-hyun
Prayer Before Dawn de Jean-Stéphane Sauvaire
Cannes Classics : Une brève histoire du Festival de Cannes
1946 : La Bataille du rail de René Clément (France) : Grand Prix international de la mise en scène et Prix du jury international
1953 : Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot (1952, France, Italie) : Grand Prix
1956 : Un petit carrousel de fête de Zoltán Fábri (1955, Hongrie) : en compétition
1957 : Vers l’inconnu ? de Georges Nasser (Liban) : en compétition
1967 : J’ai même rencontré des Tziganes heureux d’Aleksandar Petrović (Serbie) : Grand Prix spécial du jury, Prix de la critique internationale – FIPRESCI ex æquo
1967 : Blow-up de Michelangelo Antonioni (1966, Royaume-Uni, Italie, États-Unis) : Grand Prix international du Festival
1969 : Matzor (Siège) de Gilberto Tofano (Israël) : en compétition
1970 : Soleil O de Med Hondo (Mauritanie, France) : Semaine de la critique
1976 : Babatu, les trois conseils de Jean Rouch (Niger, France) : en compétition
1976 : L’Empire des sens de Nagisa Oshima (France, Japon) : Quinzaine des réalisateurs
1980 : All that Jazz (Que le spectacle commence) de Bob Fosse (1979, ÉtatsUnis) : Palme d’or
1981 : L’Homme de fer d’Andrzej Wajda (Pologne) : Palme d’or
1982 : La Permission de Yilmaz Güney, réalisé par Serif Gören (Suisse) : Palme d’or ex æquo, Prix de la critique internationale – FIPRESCI
1983 : La Ballade de Narayama de Shôhei Imamura (Japon) : Palme d’or
1992 : El sol del membrillo (Le Songe de la lumière) de Victor Erice (Espagne) : Prix du jury ex æquo, Prix de la critique internationale – FIPRESCI
» Voir la sélection de la 49e Quinzaine des réalisateurs
» Voir la sélection de la 56e Semaine de la critique