Il faut se ressaisir. La VF fait son grand retour à la télévision, et nous laisse frustrés de ne pouvoir profiter de bons films. Comme L’Armée des douze singes, Arizona Dream, True Romance, et même La Revanche d’une blonde. Heureusement, entre préparation au tumulte cannois, épopées historiques et bons vieux souvenirs d’enfance, on pourra passer une bonne semaine.
Dimanche 5 mai
La Journée de la jupe, de Jean-Paul Lilienfeld – 20h45 – Arte
Les Frères Karamazov, de Richard Brooks – 0h20 – France 3
Les avis sont très partagés sur La Journée de la jupe, qui voit Isabelle Adjani en prof qui braque ses élèves et met sur la table tous les sujets : sexisme, racisme, religion. Film coup de poing ou coup d’épée dans l’eau, à vous de voir.
Un petit clin d’oeil au Festival de Cannes imminent dans le cinéma de minuit de France 3 avec Les Frères Karamazov. “Aucun lien, je suis fils unique.”
Lundi 6 mai
Le Maître de la prairie, d’Elia Kazan – 20h50 – Arte
The Rock, de Michael Bay – 20h50 – W9
Paris brûle-t-il ?, de René Clément – 22h30 – 6ter
On n’est pas sûr d’être passionné par les querelles d’éleveurs du Far West dans Le Maître de la prairie, mais pour une fois qu’il y a de l’eau dans le gaz entre Spencer Tracy et Katharine Hepburn, on jette un œil.
En 1996, on ne connaissait pas bien Michael Bay. C’était avant Armageddon, Pearl Harbor et autres Transformers. Pourtant, tout était déjà là, dans The Rock. C’est grandiloquent et invraisemblable, mais tout ce qu’on demande, c’est que ça pète de partout.
Pour le coup, ça pète moins de partout (on peut le dire sans trop gâcher la fin de Paris brûle-t-il ?), mais on se replonge quand même dans cette épopée, parce qu’on est la semaine du 8 mai, et pour le général von Choltitz et le casting exceptionnel : Anthony Perkins, Kirk Douglas, Orson Welles, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Yves Montand, Simone Signoret… N’en jetez plus.
Mardi 7 mai
Demain, on ne travaille pas. Alors on sort, plutôt que de laisser place à la frustration de la VF.
Mercredi 8 mai
Un éléphant, ça trompe énormément, d’Yves Robert – 14h15 – France 3
Le Cerveau, de Gérard Oury – 17h50 – TMC
Entre les murs, de Laurent Cantet – 20h50 – Arte
Les jours fériés sont toujours l’occasion de se planter devant un bon vieux film des années 1970. Aujourd’hui ce sera Un éléphant, ça trompe énormément, avec des Rochefort, Bedos, Brasseur et Lanoux jeunes et potaches, autour d’Anny Duperey en sex symbol, dont on ne se lasse pas (surtout que Nous irons tous au paradis, la suite, c’est pour demain). Suivi du Cerveau, avec Bourvil et Belmondo en pieds nickelés face à l’étrange et élégant David Niven.
Cannes approche, alors on s’en remémore les bons moments. Entre les murs, Palme d’or 2008 unanime en était assurément un. La maîtrise dont fait preuve Laurent Cantet pour faire vivre le huis clos d’une classe de ZEP, le naturel bluffant de ces jeunes acteurs, la tension permanente, l’humour qui affleure, et la complexité aussi d’un prof qui n’est pas un héros.
Jeudi 9 mai
Le temps qu’il reste, d’Elia Suleiman – 23h55 – France 3
Elia Suleiman revient inlassablement, et souvent à Cannes, sur cette question : comment être palestinien en Israël. Et c’est une fois de plus en insufflant une poésie burlesque qu’il signe un témoignage bouleversant.
Et puisqu’on parle de Cannes, débutez bien le week-end en allant voir Mud au cinéma, injustement oublié du palmarès de Cannes 2012…