The Machine, de Caradog W. James

 

The Machine, de Caradog W. JamesDans un futur proche, l’Angleterre est en pleine guerre froide avec la Chine. Pas seulement froide, manifestement, au vu des nombreux militaires blessés qui s’entassent dans une base militaire londonienne secrète et des expériences qui s’y déroulent. Vincent McCarthy (Toby Stephens) est un chercheur qui travaille sur une intelligence artificielle révolutionnaire. L’armée – son employeur – y voit une arme quasi indestructible capable d’assimiler des milliers de données en un temps record ; lui y voit la capacité de régénérer les militaires touchés au combat et celle de sauver sa petite fille, atteinte d’une maladie incurable.

Vincent McCarthy, sous le double effet de l’arrivée de la belle scientifique Ava (Caity Lotz) et des manigances de l’armée, va parvenir à son but : créer une machine semblable à un être humain. D’où la conscience, la culpabilité, la peur, l’amour. La thématique est éculée, déjà fantasmée par Mary Shelley dans Frankenstein, par James Cameron dans Terminator, par Philip K. Dick et surtout Ridley Scott dans Blade Runner, tant The Machine fait penser à ce dernier. Le film de Caradog W. James pourrait être un préquel de celui de Ridley Scott, Ava incarnant le premier réplicant, robot destructeur devenu humain. Ou pour citer Terminator, le film aurait pu être sous-titré Le Soulèvement des machines, puisque c’est de ça dont il s’agit. La révolution d’un groupe opprimé, destiné à servir de cobayes et d’esclaves à l’armée. L’idée de The Machine figurant comme un digest des œuvres culte de SF, rien d’étonnant à ce qu’il soit construit comme un enchaînement de séquences clipesques : le regard fier mais interrogateur du créateur sur sa créature, la sourde rébellion des humanoïdes, l’explosion de violence qui s’ensuit, la chorégraphie de la belle et dangereuse Machine. Le tout sur une musique appuyée. Rien de désagréable, mais The Machine manque d’âme, un peu comme ses personnages.

 
The Machine de Caradog W. James, avec Toby Stephens, Caity Lotz, Denis Lawson… Angleterre, 2013. Présenté hors compétition au 21e Festival international du film fantastique de Gérardmer.