Dans Les Conquérants de Xabi Molia (en DVD le 12 février), Mathieu Demy incarne Noé, obligé de faire la route avec son demi-frère Galaad, afin de remettre à sa place originelle le Graal découvert par leur père, sous peine de subir une malédiction. Un scénario absurde pour une comédie tendre et mélancolique qui valait bien que l’on pose quelques questions à un comédien bien trop rare sur nos écrans.
Aviez-vous vu 8 fois debout, le premier long-métrage de Xabi Molia ?
Oui, c’est un film qui m’avait marqué. Les films de Xabi se positionnent entre drame et comédie, ça m’intéresse au plus haut point ! C’est très difficile à réussir, mais je pense que cela donne les meilleurs films.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette histoire de deux demi-frères obligés de faire la route ensemble ?
Les films « fondateurs » me séduisent. Ces deux frères arrivent enfin à se rencontrer et à s’aimer. C’est une magnifique histoire humaine et familiale, racontée pourtant sans bons sentiments, avec juste ce qu’il faut d’humour et de dureté.
Vous excellez dans les comédies douces-amères. Est-ce devenu votre genre de prédilection ?
Oui, c’est vrai, ça me plaît bien. Cela correspond à une vision du monde assez juste. Je n’ai en revanche pas de genre de prédilection en tant que spectateur. J’aime tout, quand c’est inspiré et fabriqué honnêtement.
Il y a ici des scènes assez physiques. Est-ce quelque chose que vous attendiez ou redoutiez ?
J’ai adoré ça ! Je souhaite d’ailleurs incarner davantage de personnages de ce type, précisément parce qu’on ne m’attend pas à cet endroit. Les personnages les plus intéressants sont parfois des mélanges inattendus.
Qu’a-t-il été le plus difficile pour vous ? La scène où vous chantez ou celle où vous affrontez un ours ?
Les séquences avec l’ours étaient sans doute les plus difficiles à tourner, car elles étaient plus découpées et tournées sur plusieurs jours. Il fallait s’appliquer à rester dans la même énergie et la même humeur d’un jour à l’autre…
Qu’est-ce que cela fait d’avoir pour frère de fiction, Denis Podalydès ?
C’était un vrai plaisir. J’admire son travail depuis longtemps, et je suis heureux que notre duo fonctionne et soit crédible à l’écran. Vivement Les Conquérants 2 !
Ces deux frères ne se connaissent pas et oscillent entre amour et répulsion. Comment avez-vous construit vos personnages ? Ensemble, séparément ?
Avec Denis, nous ne nous étions pas rencontrés avant le tournage. Il était au théâtre et j’étais également occupé à d’autres choses. Mais quand on s’est retrouvés, c’était assez facile. Je crois que nous avions tous deux envie de suivre le ton du scénario, assez simplement. Pour ce qui est de Noé précisément, j’ai travaillé surtout le physique et les costumes du personnage, car c’est ça que le spectateur voit !
Vous êtes comédien de cinéma et de télévision. Pourquoi n’avez-vous pas encore abordé la scène ?
J’occupe pour le moment mon temps libre à l’écriture, la mise en scène et la photo. Je viendrai à la scène un jour… Je crois que c’est inévitable quand on aime jouer.
La Graal interview : quelle est votre définition du Graal ?
Le Graal, c’est l’idée de la quête elle-même, non ? Pour moi, c’est le chemin.
Que feriez-vous si vous vous retrouviez en sa possession ?
Si je trouvais le vrai Graal !? Eh bien… Je le remettrais à sa place !
Croyez-vous aux malédictions ?
Non.
Qu’estimez-vous avoir conquis ?
Sans doute davantage de sérénité dans mes relations familiales… Un peu comme Noé, en somme.
Que vous reste-t-il à conquérir ?
Il reste toujours quelque chose à conquérir. Pour moi c’est dans mon travail qu’il y a du chemin à parcourir. Continuer à progresser comme acteur… Et refaire un long-métrage.
Mathieu Demy est à l’affiche des Conquérants, de Xabi Molia avec aussi Denis Podalydès et Christian Crahay. France, 2012. Sortie le 25 septembre 2013. Sortie DVD le 12 février 2014.