Dans le rétro de Gérardmer : 1997, Ken le Diable

 

Il y a vingt ans, le jury 1997 du Festival du film fantastique de Gérardmer était présidé par un personnage singulier, une personnalité bouillonnante porteuse d’un cinéma éruptif et iconoclaste irrigué par le rock’n'roll et le psychédélisme de la contre-culture des années 1970.

Les Diables, de Ken RussellA la fin des années 1950, après une première vie trépidante pleine d’aventures maritimes et de folles expériences artistiques, Ken Russell pose enfin ses valises sur les plateaux de la BBC où il fait ses premières armes de réalisateur professionnel. Créateur dans l’âme et passionné d’art, il se spécialise rapidement dans la mise en scène de biopics d’artistes au parcours singulier (Isadora Duncan, Richard Strauss…) et impose déjà un style inconfortable et flamboyant qu’il peaufinera en passant au long-métrage. Après quelques bluettes qu’on s’empressera de ne pas retenir, il passe à la vitesse supérieure en livrant en deux décennies des films, marqueurs de leur époque sans concession et furieusement étranges. S’il fallait en retenir un carré d’as, on pense avant tout au cultissime, hystérique, transgressif et blasphématoire Les Diables (1971), vient ensuite l’étrange voyage extralucide d’Au-delà du réel (1980) puis le sulfureux Les Jours et les nuits de China Blue (1984) et enfin le littéraire et vénéneux Gothic (1986). Avec de tels métrages au compteur, Ken Russell, décédé en 2011, méritait amplement qu’on lui jette un œil attentif dans le rétroviseur…

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