Medianeras, premier long-métrage du réalisateur Gustavo Taretto, c’est l’histoire de deux solitudes au cœur de Buenos Aires. Deux âmes seules qui finiront, sans surprise, en âmes sœurs. Il y a Mariana, une jeune architecte qui ne s’est jamais sentie très “douée pour la construction” et il y a Martin, un jeune concepteur de sites web qui depuis qu’il s’est assis devant son PC, il y a des années de cela, ne s’en est jamais relevé. Ces deux-là habitent dans le même quartier, se croisent souvent mais restent pourtant totalement transparents l’un pour l’autre.
Pas grand-chose à dire sur ce film à vrai dire. Il y a pourtant ces cinq premières minutes pendant lesquelles se succèdent toute une série de plans illustrant l’anarchie architecturale de Buenos Aires, révélant ses inégalités, son imperfectibilité, ses contradictions, son inconséquence… Une ville que l’homme a faite à son image mais qui peu à peu a fini par prendre le dessus pour finalement imposer ses propres règles. Une belle problématique initiale, donc, qui laissait présager de belles perspectives scénaristiques aux lignes de fuites multiples. Mais derrière, malheureusement, ça ne suit pas et Gustavo Taretto ne nous propose qu’une simple romance urbaine aux ressorts usés, fatigués. Des personnages, on n’en retiendra que leurs voix off, omniprésentes. Une façon assez laborieuse, peut-être, de nous signifier, si nous ne l’avions pas déjà compris, que nous vivons dans une société moderne où la communication devient de plus en plus difficile. “Avec Internet, on se rapproche du monde, mais on s’éloigne de la vie”, se dit Martin, en poète urbain mal inspiré. Au final, on ne s’attache jamais vraiment aux destins de ces deux jeunes gens perdus dans un scénario sans relief. Tout y est symétrique, prévisible, tellement ordonné. A l’opposé du fourmillement et du vivant que nous laissait entrevoir la séquence initiale.
Medianeras de Gustavo Taretto. Argentine, 2011. Sortie le 1er juin 2011.