En sélection Un Certain Regard au 65e Festival de Cannes
Darezhan Omirbaev… Un nom peu connu du grand public, un peu à l’image de ces terres dont il est originaire, celles d’Asie centrale. Du Kazakhstan, plus précisément. Ce nom, c’est pourtant celui d’un des réalisateurs les plus atypiques du cinéma mondial. Un réalisateur dont les films, au gré des festivals, ont très souvent créé l’émoi. Que ce soit à Locarno en 1991, avec son premier long-métrage Kairat, récompensé par un Léopard d’argent et le prix Fipresci. A Venise, en 1995, avec Kardiogramma, sélectionné en compétition officielle. Ou encore à Cannes, à deux reprises. Une première fois en 1998 avec Tueur à gages, récompensé par le prix Un Certain Regard-Fondation Gan, puis en 2001, avec La Route (pas celle de Kerouac…), qui figurait à nouveau dans la sélection officielle Un Certain Regard. Le cinéma de Darezhan Omirbaev est un cinéma sobre, aux lignes de dialogues épurées, aux cadres précis, à la photographie soignée et aux personnages guidés par leur destin.
Pour sa troisième sélection dans le cadre du Certain Regard, Darezhan Omirbaev viendra cette année présenter son film Student, une adaptation audacieuse et personnelle du roman de Dostoïevski, Crimes et châtiments. L’action se situe dans le Kazakhstan moderne. Désargenté et souffrant de solitude, un étudiant en philosophie s’efforce de survivre à sa condition. Exaspéré par une société coupée en deux, entre riches et pauvres, forts et faibles, il en arrive à envisager le pire et ira jusqu’à commettre un crime. Omirbaev reprend dans son long-métrage les grands thèmes qui traversent le roman russe : l’isolement, la souffrance, le remord, la culpabilité, la religion et la rédemption.