Jacques et Mylène au Grand Parquet

 

Jacques et MylèneCa ressemble à ces feuilletons américains qui n’en finissent pas de finir. Ces intrigues improbables sur mélodie mielleuse. Ces rebondissements épileptiques que justifient de laborieuses explications. Ces personnages qui renaissent de leurs cendres pour asséner des sentences éculées : « Quand la science parle, l’homme se tait… » Ca sonne parfois comme une histoire d’amour, une tragédie, un fait divers, une farce, un vaudeville avec portes qui claquent et trop de monde dans le placard…

Mais en fait, c’est autre chose. Du rire qui grince. De la parodie de parodie qui multiplie les clins d’œil et les détournements. Et lamine les conventions. Viol, meurtre, inceste, zoophilie, nécrophilie, suicide : tout n’est que pulsions inavouables et monstruosités camouflées par une petite vie confortable et conforme. On rit de tout. Surtout du pire.

Il faut dire qu’aux commandes de cette « partouze sanglante chez les petits bourgeois », il y a le metteur en scène Benoît Lambert qui voulait que « le théâtre de boulevard soit revisité par un punk ».

Défi relevé avec les deux comédiens – Philippe Nicolle de la clique des 26000 couverts et Ingrid Sterlkoff-Révenault dont la folie à de quoi dérouter – qui incarnent les sept personnages de cette histoire de fous.

Et tandis que des serpentins figurent le sang qui gicle, un ballon explose pour dire la surexcitation d’un sexe. Un mauvais goût assumé. Une perpétuelle urgence. Du grand n’importe quoi porté par l’idée que le théâtre se fait et se défait. Et que si le bateau coule, on continue de jouer.

Jacques et Mylène seront aussi les 9 et 10 mars au théâtre de l’Union, 20 rue des Coopérateurs, Limoges.

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