Mais Grand Écart, qu’est-ce que c’est donc ?
C’est pourtant simple. Les jambes partent dans deux directions opposées puis finissent par toucher le sol sur toute leur longueur. Le buste reste droit, contemplatif, conscient de l’intervalle. Le grand écart est un mouvement. Mi-danse, mi-torture, presque un mythe : un objectif. Une histoire d’angles appliquée au septième art. Grand Écart s’intéresse au grand écran, se nourrit de longs métrages et de tous ceux qui les font. S’il est attentif à l’actualité c’est pour l’écrire telle qu’il l’aime. Il décortique, épluche, discute, présente le cinéma et fait un peu le sien. En cinéphile écartelé, il fait aussi quelques écarts, du côté des autres arts.
Grand Écart, c’est donc un hommage à un cinéma décalé, mésestimé, bafoué, oublié. C’est la volonté de parler de Georges Méliès, mais aussi de Sylvester Stallone. De faire se côtoyer Orson Welles et Steven Seagal, de slalomer entre un cinéma japonais inconnu et les fleurons de la comédie française. D’adorer parler de Naissance d’une nation, mais de préférer revoir Star Wars…
Grand Écart, c’est – en toute modestie, évidemment – ce que devrait être le cinéma. Pas une lutte entre les ayatollahs de l’art et essai et les terroristes de l’entertainment, mais un lieu d’échange où tout est permis.
On aime l’impressionnisme allemand, le kung-fu, le Dogme95, les films de SF foireux, les effets spéciaux ratés, le réalisme poétique, les scènes d’anthologie, les gueules du cinéma, le maniérisme, les nanars asiatiques, la Nouvelle Vague, le cinéma pro-Bush, les auteurs engagés et les dialogues d’Audiard. Et on l’écrit. Et parfois, on écrit aussi d’autres choses.
Grand Écart,
janvier 2011