- Je passe mes journées à zoner assidûment dans les nombreux cinémas de mon quartier. Dans la même journée, j'y croise Bruce Lee et Peter Sellers, Jerry Lewis et le Toxic Avenger, je voyage au centre de la terre avec James Mason et je repars aussi sec avec la machine à remonter le temps, je suis très intime avec le loup-garou, le comte Zaroff, le Reanimator, King Kong ou Dracula. Comment ? Les cinémas de quartier n'existent plus ? Dommage, tout ça a bien dû arriver un jour… Autre chose, je voue un culte païen à la Belle comme à la Bête, surtout s'ils viennent de chez Cocteau-Alekan. Tous les dimanches, je déjeune au Blue Velvet avec John Merrick, puis je pars m'occuper de mes 12 singes. Comme je suis sûr de détester le corporatisme, la convoitise, la jalousie et le jazz manouche je finis toujours mes journées par une Party délirante avec monsieur Hrundi. Comment ? Tout ça ne veut rien dire ? Dommage, c'était un beau programme… En revanche, je me souviens d'avoir conduit de gros camions, de m'être souvent brûlé les doigts et d'avoir joué avec de grosses machines articulées, puis d'avoir fait des plans compliqués, compté des sous et mal dormi la nuit pour finalement dire au revoir à tout le monde parce que tout ça n'était plus très amusant. Comment ? Tout ça est vrai ? Damned, j'ai déjà 45 ans.
Grand Écart, site d’étirements cinéphiles
Le cinéma est un lieu paradoxal parce que c'est quand il n'y a plus de lumière qu'on a envie d'y rentrer. Grand Écart assume la contradiction, comme celle d'encenser Felix Van Groeningen en œuvrant pour le rattachement de la Wallonie à la France (ou pas), de suivre l'actualité du cinéma en temps réel sans pour autant chroniquer toutes les merdes en salle (et vice versa), d'aimer l'Hara-Kiri de Kobayashi sans renier l'auteur de son remake, Takashi Miike (et inversement). Donc non (oui), vous n'irez pas sur Grand Écart pour des avis tranchés, ni pour des opinions fades, ni pour vous indiquer quoi voter. Mais vous verrez qu'ici tout est permis, même de ne pas parler de cinéma. On assume, on vous l'a dit plus haut.Recevez nos derniers articles
Au hasard des répliques…
Voulez-vous que je vous raconte la petite histoire de la main droite et de la main gauche ? L’histoire du bien et du mal ? H-A-T-E. C’est de cette main gauche que le vieux frère Cain frappa le coup qui abaissa son frère. L-O-V-E. Vous voyez ces doigts, très chers ? Ces doigts ont des veines qui vont droit à l’âme de l’homme, la main droite, les amis, la main de l’amour.
La Nuit du chasseur de Charles Laughton, 1955
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