Du western, encore du western et rien que du western. Oui, mais du bon. Vous en prendrez une bonne rasade. Des westerns longs en bouche, forts en tanin mais qui évitent toute âpreté. Des westerns que l’on aime grumer pour prendre du bon temps. Des westerns qui descendent bien dans la gorge. Des westerns avec lesquels vous ne tarauderez pas à sec !
Le méga-coffret de la mort
Votre attention s’il vous plaît. Avant de prendre un plaisir fou à lire cet article troussé avec mon cœur et mes tripes, j’aimerais si vous me le permettez, et vous me le permettez, vous informer de la parution du superbe « Coffret Luxe Collector numéroté série limitée ». Rien que ça !
En effet, pour cette fin d’année, Sidonis Calysta crée l’événement avec son énormissime coffret bourré ras la couscoussière de 30 westerns. Autant de chefs-d’œuvre à mater pour les longues soirées d’hiver, seul ou accompagné. Un coffret qui regroupe Le Jardin du diable, La Lance brisée, La Flèche brisée, Quand les tambours s’arrêteront, Rio Conchos, L’Homme aux colts d’or, entre autres, ne peut faire que le bonheur des aficionados de la vie dans le Grand Ouest. Le must du must. Ce n’est pas tout ! Attention les yeux mesdames, mesdemoiselles et messieurs ! Le coffret comprend également L’Encyclopédie du western goupillé par Patrick Brion himself et ses petits doigts boudinés (836 pages en 2 volumes pour tout savoir sur le genre accompagné d’un dépliant de la conquête de l’Ouest et des splendides Lobby Cards). Que demande le peuple ? Du pain et de la brioche, je sais ! Aussi vous trouverez inclus dans la boîte un certificat d’authenticité numéroté qui prouve que vous êtes l’heureux propriétaire du « Coffret Luxe Collector numéroté série limitée ». Les 30 fac-similés symbolisent à eux seuls l’ultime cerise sur le gâteau.
Vengeance à l’aube de George Sherman avec Rory Calhoun, Piper Lorie, David Brian…
Brett Wade (Rory Calhoun), joueur, habile au pistolet, est blessé dans une fusillade avec le clan Ferris. Le médecin constate des signes de la tuberculose. En route vers le Colorado pour sa santé, Brett s’arrête à Socorro, Nouveau-Mexique avec Ferris (Lee Van Cleef) qui a la gâchette facile. Le sheriff Cauthen (Edgar Buchanan) craint une nouvelle fusillade, mais ce que Brett a à l’esprit c’est de sauver son amie Rannah Hayes (Piper Laurie) de sa vie de fille du saloon de Dick Braden (David Brian).
Un grand film de George Sherman. Cette histoire toute simple qui nous captive dès les premières secondes a le mérite de ne jamais faiblir. Il serait plus juste de préciser que la tension ne cesse de croître jusqu’au dénouement. Vous êtes prévenus ! 80 minutes qui vont crescendo. Sherman a trop souvent abandonné son cinéma sur l’autel de l’alimentaire, bâclant ses histoires après seulement une demi-heure. Les connaisseurs reprochent aux réalisateurs de ne pas tenir la distance. Vengeance à l’aube, aussi soigné sur le fond que sur la forme, offre un spectacle fort et émouvant qui mêle habilement les codes du western pur et dur à ceux du drame psychologique. Vengeance à l’aube reste une série B mais une fabuleuse série B. Très recommandé.
Little Big Horn de Charles Marquis Warren avec Lloyd Bridges, John Ireland, Mary Windsor…
Le détachement de cavalerie commandé par le capitaine Phillip Donlin (Lloyd Bridges) et son lieutenant John Haywood (John Ireland) apprend que les Sioux et Cheyennes s’apprêtent à tendre un piège à Custer ; ils doivent aller à sa rencontre et le prévenir, mais l’antagonisme entre le capitaine et son lieutenant vont compliquer la situation. Ils vont être harcelés par les Indiens et bon nombre vont périr sans pouvoir prévenir Custer.
Little Big Horn n’est plus une rareté. C’est même l’un de ces films rentrés dans la légende du petit cinématographe après avoir rendu complètement zinzins les chercheurs de bobines les plus aguerris. En effet, les quelques privilégiés qui ont pu voir la bête au début des années 1950 ne tarissaient pas d’éloges à son endroit. Oui, mais pourquoi une telle réputation ? Hein ? Eh bien, je vous le dis. Parce que la confrontation virile entre le capitaine et son lieutenant nourrit des échanges d’une grande qualité sur les dispositifs de tactique et stratégie militaire. Avant la désastreuse épopée de Custer à Little Big Horn, il est ici déjà question de suicide collectif comme s’il s’agissait d’un ultime avertissement. Les nombreux accents de thriller sont tout à fait délectables. Un western à haute teneur en intelligence.
Un Colt nommé Gannon de James Goldstone avec Anthony Franciosa, Mickael Sarrazin, Judy West…
Gannon est un cow-boy indompté, qui déteste les barbelés. En revenant du Kansas, il se lie d’amitié avec un jeune garçon, Jess, qui s’attache aveuglément à ses pas. Engagés au ranch de Reed, ils ne tardent pas à entrer en conflit à propos de leur belle patronne. A l’arrivée des troupeaux, les fermiers se regroupent pour enclore et protéger leurs terres. Gannon se joint à eux malgré sa haine des barbelés, puis retourne vers une destination inconnue…
Un western de prairie. Un western de cow-boy solitaire. Un western d’hommes qui se disputent la patronne. Eh oui, c’est qu’elle a des sous la patronne, et une sacrée croupe. En 1968, le western n’est plus à la mode car la génération « Nouvel Hollywood » est en passe d’imposer sa patte. Sans compter que cette vieille baderne de Sam Peckinpah ringardise le genre film après film.
Un Colt nommé Gannon célèbre le héros à l’ancienne, l’homme libre qui passe et que l’on ne revoit pas. Vous serez face à un paradoxe avec ce western classique et décalé.
Une véritable curiosité de la part du réalisateur du génial Le Toboggan de la mort.
Les Fusils du Far West de David Lowell Rich avec Don Murray, Gary Stockwell, Abby Dalton…
Le chef des Cheyennes, Black Kettle, accepte de jouer les intermédiaires pour calmer le combat qui oppose Bill Hickok au grand chef indien Crazy Knife. En retour, Calamity Jane et leur ami Buffalo Bill interviennent pour éviter un bain de sang entre les Cheyennes et l’armée américaine…
Un western à papa comme on les aime où les héros et les antihéros symboles du Far West se tirent joyeusement la bourre. Ce n’est pas ce western qui risque de vous retourner le cerveau, mais il est bien bonnard.
Tous ces westerns sont édités et disponibles chez Sidonis Calysta.