Si les flux migratoires préoccupent le cinéma mexicain au point de montrer le voyage vers les Etats-Unis dans une part importante de ses films les plus marquants, peu de métrages se sont risqués à dépeindre le retour au bercail. C’est pourtant le cas d’Aqui y alla : Pedro, après avoir travaillé à New York, rentre dans son petit village de l’aride campagne mexicaine. Il y retrouve sa femme et ses deux filles, et rapporte dans ses bagages un synthétiseur.
Le film, scindé en quatre parties, recoupe les différentes étapes de la réacclimatation du personnage. Dans un premier temps, le quadragénaire entend former un groupe de cumbia, puis on suit la troisième maternité de son épouse, avant que les affres de l’existence ne le poussent à reconsidérer sa situation personnelle.
Si le film prend un aspect plus social dans son dernier quart, c’est au prix d’une trop longue introduction du contexte familial et de l’environnement des personnages. De ce fait, on finit par se désintéresser de la particularité existentielle de Pedro, dont le retour paraît finalement plus normal qu’extraordinaire. Ajoutée à cela une mise en scène naturaliste par trop transparente et fade, et Aqui y alla ne parvient pas à transcender les situations pour devenir inoubliable.
Aqui y alla d’Antonio Méndez Esparza, avec Teresa Ramírez Aguirre, Pedro de Los Santos Juárez, Lorena Guadalupe Pantaleón Vázquez… Espagne, Etats-Unis, Mexique, 2012. Grand Prix de la Semaine de la critique du 65e Festival de Cannes.
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