Souviens-toi Barbara…
Mosaïque étincelante, variation free jazz, jeu de miroirs où se croisent, s’effleurent et se cognent Mathieu Amalric, son double, Barbara (mi-déesse mi-sorcière) et Jeanne Balibar, hypnotique et fantasque. Dialogue à distance entre les deux femmes. Collage époustouflant dans lequel les images de Barbara et Balibar se superposent, se mêlent jusqu’à se confondre, portées par un montage extrêmement maîtrisé. Ode à la création et à l’imagination. Eloge du spectacle, de ses coulisses, des émotions. Les costumes, les gestes, la réalité du terrain et puis, le vertige…. Tout y est. Et l’on retrouve la chaleur, l’enthousiasme, la passion qui traversaient Tournée. Chronique d’une obsession. Celle d’un artiste pour son modèle, d’un amant pour sa maîtresse, d’une musicienne pour son instrument. Celle d’un cinéaste pour le cinéma. Portrait d’une comédienne, aussi. Barbara est tout cela à la fois. Un film ultramoderne qui réinvente le biopic, joue avec le vrai et le faux, enflamme le modèle et son reflet, s’amuse de mises en abîme avant de basculer dans la transe. Drôle, tendre, captivant. Fascinant.
Barbara de Mathieu Amalric avec Jeanne Balibar, Aurore Clément, Grégoire Colin… France, 2017. Présenté en sélection Un Certain Regard au 70e Festival de Cannes.