Artus Films édite LA version des Aventures fantastiques du baron de Münchhausen produite sous le régime nazi, un trip barré soixante-huitard goupillé par l’immense Jack Cardiff et nommé La Motocyclette, et le chef-d’œuvre québécois Léolo. Qui dit mieux ?
Léolo de Jean-Claude Lauzon, avec Ginette Reno, Maxime Collin, Julien Guiomar…
Dans un quartier pauvre de Montréal, le petit Léolo vit au sein d’une famille bizarre dont les membres font régulièrement des séjours en hôpital psychiatrique. Pour fuir ce monde dérangé, Léolo se réfugie dans ses rêves et recrée son univers à sa manière. Ainsi, il raconte qu’il est né de l’amour de sa mère avec une tomate italienne. Lorsqu’il sort de ses rêveries, il passe son temps à épier Bianca, sa jolie voisine.
« Parce que moi je rêve, moi je ne le suis pas. » Il y a des films qu’on aimerait protéger dans un écrin parce qu’on les aime d’un amour fou. Il y a des films qui vous marquent si fort qu’on peine à les revoir de peur d’être déçu. Il y a des films pas comme les autres. Ce film exceptionnel, c’est Léolo. Un poème sur l’enfance, cruel et bouleversant où la magie opère à chaque image. L’avalée des avalées, vous y songerez longtemps, parce que moi je rêve, moi je ne le suis pas.
La Motocyclette de Jack Cardiff, avec Marianne Faithfull, Alain Delon…
Mariée depuis peu à Raymond, la belle Rebecca (Marianne Faithfull) fait des rêves étranges : dans un cirque, debout sur un cheval blanc, elle se fait fouetter par Daniel (Alain Delon). A son réveil, Rebecca laisse Raymond endormi, revêt sa combinaison de cuir à même la peau, et chevauche sa moto, à la recherche de Daniel.
La Motocyclette, nous l’avons oublié. Son réalisateur, Jack Cardiff, est une légende du cinéma. Il tint le poste de directeur de la photo auprès de Michael Powell et Emeric Pressburger (Le Narcisse noir, Les Chaussons rouges), Alfred Hitchcock (Les Amants du capricorne), Henry Hathaway (La Rose noire), Joseph L. Mankiewicz (La Comtesse aux pieds nus), Richard Fleischer (Conan le destructeur), John Irvin…
Derrière une caméra, en chef de bande, Jack Cardiff travaille du chapeau. Le technicien rigoureux se lâche. Si vous désirez découvrir une œuvre psychédélique, alors tentez l’aventure. Erotisme et frissons parcourent ce road trip halluciné.
Les Aventures fantastiques du baron de Münchhausen de Josef von Baky, avec Hans Albers, Wilhelm Bendow, Brigitte Horney, Michael Bohnen…
A la fin du XVIIIe siècle, le baron de Münchhausen, menteur invétéré, est envoyé en mission à la cour de l’impératrice Catherine de Russie. A la suite d’imbroglios, le baron va se retrouver en prison en Turquie. Il s’évade et atterrit à Venise, en plein carnaval. Recherché, il s’enfuit à bord d’une montgolfière en partance vers la Lune… Deux cents ans plus tard, le baron de Münchhausen va raconter ses aventures les plus originales et les plus farfelues.
Le film de von Baky, réalisé en 1943, est une commande de Goebbels uniquement destinée à promouvoir la grandeur du cinéma allemand. Un budget colossal, une distribution prestigieuse, des plateaux de tournage gigantesques (aussi des plateaux de tourteaux à la cantine), von Baky n’a manqué de rien, même pas d’inspiration. Cette énième adaptation du roman de Gottfried August Bürger (elle-même tirée des récits du vrai baron Münchhausen) tournée en Agfacolor vaut mieux que sa réputation d’œuvre nazie. Les affabulations de Münchhausen flamboient sous le ciel des innocents. Un classique mal né.
Le DVD comprend le documentaire Un mythe en Agfacolor et le fac-similé du dossier de presse français d’époque.
En bonus : la collection « Gothique British Horror »
La nouvelle salve gothique « British Horror » proposée par Artus films est à la hauteur des précédentes. Qualité.
Vous y retrouvez :
- le cadre victorien propice aux cauchemars,
- le grand escalier,
- le savant fou empressé de découvrir la formule qui fera de lui le Mal tout-puissant,
- le vilain cabotin aux yeux exorbités,
- les sexy sorcières femmes le jour et goules la nuit,
- les innocents villageois ravis de la crèche condamnés à périr, à errer, à se perdre,
- le scientifique mégalo docteur es-torture,
- le bellâtre fadasse qui prend enfin son courage à deux mains pour tuer le méchant et conquérir la belle.
Bref, tout ce qui se fait de mieux dans le genre gothique british. Pour les résumés, c’est plus bas. Une collection chaudement recommandée par votre serviteur.
La Griffe de Frankenstein (Horror Hospital) d’Antony Balch, avec Michael Gough, Robin Askwith, Vanessa Shaw, Dennis Price…
Jason Jones, un jeune chanteur pop, prend quelques jours de repos dans le manoir de Brittlehurst, où l’on soigne les dépressifs comme lui. Là, le docteur Storm (Michael Gough) se livre à d’étranges expériences sur les cerveaux humains. En effet, il transforme les pensionnaires en véritables robots asservis à sa seule volonté. Jason et la jolie Judy vont tout faire pour neutraliser les envies de conquête de Storm.
La Nuit des maléfices, (Blood on Satan’s Claw) de Piers Haggard, avec Patrick Wymark, Linda Hayden, Barry Andrews…
Angleterre, XVIIIèe siècle. Dans un petit village, un jeune homme affirme avoir vu le Diable. Le juge du comté (Patrick Wymark) n’y prête pas attention. Mais soudain, des événements anormaux se déroulent : les villageois sombrent dans la folie, et des jeunes femmes se voient affligées de marques sur le corps. C’est alors qu’un groupe mené par la jolie Angel Blake (Linda Hayden) pratique d’étranges cérémonies funèbres.
Le Sang du vampire, (Blood of the Vampire) de Henry Cass, avec Donald Wolfit, Barbara Shelley, Vincent Ball…
Transylvanie, 1874. Des villageois exécutent sauvagement un homme accusé de vampirisme. Un scientifique parvient à le ressusciter grâce à une transplantation du cœur. Quelques années plus tard, on le retrouve à la tête d’un asile d’aliénés implanté dans une forteresse. Dénommé à présent Callistratus, il expérimente des transfusions sanguines sur ses patients.
