Hors les murs, de David Lambert

 

Affiche de Hors les mursHors les murs, c’est Guillaume Gouix, et presque rien d’autre. Entre sa carrure de boxeur et son regard doux, il déconcerte. On lui trouve la force d’un Vincent Cassel à ses débuts, visage anguleux et brutal, notamment dans la deuxième partie du film. Et des fulgurances de douceur. Quand il cède à l’insistance d’un petit gringalet, que l’on croit seul amoureux transi. Quand il joue les durs en l’implorant de partir, « Tu me ramollis. » Quand il a tout perdu. Hors les murs est l’histoire de cette évolution. De cette histoire de cul qui devient une histoire d’amour qui devient un drame. Des barrières qui tombent quand d’autres enferment. David Lambert, le réalisateur, joue avec, et se joue du spectateur aussi. Dans ce couple mal assorti, du grand beau gosse et du petit à la coiffure de Dave, les rôles s’inversent.

De Hors les murs, reste cette force brisée. Elle balaie tout, et déséquilibre un peu le film. David Lambert montre longuement le désespoir puis la reconstruction de celui qui apparaissait comme le plus faible des deux. Mais on s’en moque. Comme il détaillait les prémices de son histoire – la rencontre et la séduction, avec quelques trop rares moments de vraie pudeur sensuelle – il s’attache aussi à sa suite, mais ne mise pas sur le bon personnage, ne parvenant pas à en dégager autant de complexité. Sa mue laisse indifférent, voire agace. David Lambert finit par passer à côté de son film, comme ses personnages se ratent, ou plutôt se manquent. Dans cette histoire, comme à la sortie du film, reste Guillaume Gouix, seul.

 
Hors les murs de David Lambert, avec Guillaume Gouix, Matila Maliarakis, David Salles… Belgique, 2012. Sélectionné à la Semaine de la critique du 65e Festival de Cannes.

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