24 heures dans la vie d’un couple
Un jeune couple débarque à Los Angeles, attiré par la cité des étoiles où tout est possible. Elle rêve de travailler dans la musique, lui pourrait faire n’importe quel petit boulot, tant qu’il est avec elle. Nous les coyotes suit les deux jeunes gens pendant 24 heures, suivant la courbe de leurs espoirs et de leurs désillusions. L’accueil chez la tante de la jeune fille n’est pas optimal, le décalage culturel entre la province et la grande ville se fait cruellement ressentir, l’entretien d’embauche dans un studio est en fait une offre de stage non rémunéré, les rêves d’indépendance se compliquent. Malgré tout, il y a le soleil californien, la plage de Venice, les retrouvailles de vieux amis qui ont déjà sauté le pas. Le film alterne sans cesse entre les coups plus ou moins durs et les espoirs retrouvés, entre les engueulades et les réjouissances, entre la dureté de la ville et la douceur de la plage. On sent une réelle ambition de réalisation, avec multitudes de gros plans captant les émotions des deux jeunes acteurs et recherche de la belle lumière d’une journée finissante. Mais Nous les coyotes accumule aussi les maladresses d’un premier film, avec une histoire assez convenue et des personnages sans surprise (l’émancipation d’une jeune fille de bonne famille en compagnie d’un loser au grand cœur), et des astuces de réalisation pour camoufler un faible budget qui transforment à la longue de jolis plans en gimmicks répétitifs. Cependant, par la grâce des comédiens, Morgan Saylor et McCaul Lombardi (déjà vus dans Homeland pour l’une et dans American Honey pour l’autre) et de la dolce vita californienne, un certain charme opère et le jeune couple se révèle attachant. Le film finit par se confondre avec ses personnages, laissant percer une naïveté touchante à défaut d’être rafraîchissante.
Nous les coyotes (We the coyotes), de Hanna Ladoul et Marco La Via, avec Morgan Saylor, McCaul Lombardi, Betsy Brandt, Khleo Thomas, Lorelei Linklater… France, Etats-Unis, 2018. Présenté à la sélection ACID au 71e Festival de Cannes.