Penseur, paysan et écrivain, Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agroécologie en France, cette vision de l’agriculture qui réhabilite le principe fondamental de la terre nourricière, seul écosystème que nous connaissons au sein de l’univers. Respect de la biodiversité, fertilisation organique des sols, gestion parcimonieuse de l’eau, économie du coût des engrais chimiques, relocalisation de l’économie par la valorisation des ressources locales, autonomie alimentaire des individus, etc., sont autant de préceptes à adopter sur l’ensemble du globe. Au-delà des techniques agronomiques, Pierre Rabhi nous propose une voie peu plébiscitée aujourd’hui en répondant à une problématique : comment se réapproprier sa destinée en se faisant l’artisan d’une pensée globale sur la condition humaine. Dans le film, on le suit en Ardèche, où est établi son domaine, en Afrique et en Europe de l’Est, creusets de quelques projets fondamentaux. Sa pensée nous est décrite au fil des échanges qu’il entretient avec ses pairs et l’on voit ses idées et son savoir-faire concrétisés dans le centre agroécologique des Amanins ou encore la valorisation écologique de monastères roumains. Pour qui cherche à se documenter sur l’agroécologie, Au nom de la terre se révélera peu fouillé et guère convaincant. Les informations que l’on glane çà et là sont certes précieuses mais trop peu nombreuses pour donner une idée précise de la notion. A fortiori si l’on considère qu’il est urgent de changer notre mode de production agricole. L’intérêt est sans doute à chercher ailleurs, dans le parallèle que l’on perçoit entre l’ensemencement de la terre et l’éveil des esprits. Une graine en donne plusieurs, Pierre Rabhi a un nombre incalculable de projets réussis et en chantier à son actif. Preuve que sa démarche fait des émules et surtout qu’elle est l’une des solutions à la résolution du marasme actuel.
Pierre Rabhi, au nom de la terre de Marie-Dominique Dhelsing. France, 2013. Sortie le 27 mars 2013.