The Paperboy, de Lee Daniels

 

En compétition au 65e Festival de Cannes

The Paperboy, de Lee Daniels“Devenir le Spielberg pur et dur des Indépendants”, lançait il y a quelques années un Lee Daniels un brin goguenard. Producteur d’A l’ombre de la haine avec Halle Berry, de The Woodsman, réalisateur d’un premier film en 2005 resté inédit en France, Shadowboxer (avec Helen Mirren), Lee Daniels atteint le graal en 2009 avec Precious, pamphlet ténébreux d’une Amérique miséreuse qui persiste à s’imaginer “belle”, auréolé de deux oscars et du prix du Jury en 2009 au Festival de Deauville. Un long-métrage totalement habité par son actrice Gabourey Sidibe dans le rôle de Claireece “Precious” Jones, cette jeune fille obèse et illettrée, martyrisée par sa mère, enceinte pour la seconde fois d’un père absent, et qui pourtant s’acharne à contrarier un destin qui semble déjà écrit. Precious ou le fer de lance d’une œuvre dérangeante, éprouvante.

Pour sa première entrée en compétition à Cannes, Lee Daniels renoue avec le polar, genre avec lequel il avait fait ses débuts derrière la caméra. The Paperboy s’annonce comme un thriller érotique et sulfureux, quelque chose, paraît-il, entre Chinatown et La Fièvre au corps de Lawrence Kasdan. Dans les années 1960, deux frères journalistes (Matthew McConaughey et Zac Efron) enquêtent à la demande d’une mystérieuse femme, Charlotte (Nicole Kidman), sur un condamné à mort (John Cusack) accusé d’avoir éventré le shérif local quatre ans plus tôt. Peut-être la fin d’une certaine errance artistique pour l’actrice australienne (si ce n’est un récent et pas si mal Rabbit Hole), qui signera donc son grand retour sur la Croisette depuis Dogville.

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