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« Si on a Libé ou Le Monde avec nous on est content, mais ce qui compte, c’est un bon Ouest-France », aurait dit un grand attaché de presse parisien dans les colonnes dudit Libé. Alors c’est Thierry Frémaux qui doit être content. Parce que pour le quotidien breton, il a constitué un programme qui rend hommage aux figures tutélaires du cinéma contemporain. « La polémique est presque constitutive du Festival de Cannes, mais cette année, c’est sans doute l’un des meilleurs accueils jamais réservés à la sélection officielle », a déclaré Thierry Frémaux à l’AFP. Il faudra donc attendre un peu pour voir la Croisette s’écharper autour d’autre chose que la présence ou non de la Première Dame. Car pour l’instant, il faut bien avouer qu’à l’image de Télérama, on a déjà hâte de découvrir cette alléchante sélection. Dans les colonnes de la presse, à peine quelques allusions à l’éternel reproche des abonnés de la Croisette pour souligner la diversité de la compétition, avec, comme le résume Le Monde trente-trois pays représentés ; de l’essai autobiographique filmé avec une petite caméra numérique aux grands spectacles en relief ; et même un léger accroissement du nombre de réalisatrices. Pour Télérama, iI y aura surtout un drôle de cocktail, qu’on espère explosif, entre, d’un côté, des très grands noms, voire une légende vivante (Terrence Malick, enfin !), et, de l’autre côté, des petits nouveaux comme l’Israélien Joseph Cedar ou le Danois Nicolas Winding Refn, directement projetés dans le grand bain de la compétition. La touche sombre vient du désormais traditionnel Libé des cinéastes. Gérard Lefort y met en garde le Festival, sommé de mettre sa pendule à l’heure des révolutions technologiques, sauf à devenir une vieille dame sympa mais désuète que l’on visiterait une fois par an en son mouroir. Tout aussi dubitatif, mais plus positif, Jean-Marc Lalanne espère dans Les Inrocks que jurés et festivaliers sauront prendre acte d’un nouvel état du cinéma et découvrir le film qui redéfinira de fond en comble l’idée commune que chacun se fait d’un chef-d’oeuvre. Et ça tombe bien, des chefs-d’oeuvre, c’est tout ce qu’on attend.
Sources : Le Monde 14/04/2011, AFP 6/05/2011, O-F 6/05/2011, Les Inrocks 10/05/2011, Télérama 11/05/2011, Libération 11/05/2011
La revue de presse c’est un métier quand même, ça se voit ….