Voilà, Cannes, c’est fini. Cette année, ce n’est pas la Palme d’or qui aura créé la surprise, mais plutôt les autres prix. Le film de Michael Haneke, magnifique, mérite largement cette récompense, et permet à son réalisateur de rejoindre le clan restreint des doubles-palmés (qui s’élargit ainsi à six metteurs en scène : Emir Kusturica, Francis Ford Coppola, Bille August, Shohei Imamura, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Michael Haneke). Pour le reste, on peut s’étonner de voir quelques-uns des films qui nous ont le plus marqués pendant cette quinzaine tout bonnement absents du palmarès. Dans la brume, Paradis : Amour, Mud et Holy Motors figurent parmi les œuvres les plus fortes du 65e Festival de Cannes. Leur absence ici, au profit notamment d’un double prix à Au delà des collines – malgré l’immense bien qu’on pense de ce film -, d’un Grand Prix à Matteo Garrone alors que Reality de Matteo Garrone nous a semblé bien en deçà des autres longs-métrages sélectionnés, et d’un prix de la mise en scène à Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas, film si radical qu’il en devient opaque, ne font que mettre davantage en lumière le nom des gagnants, qui semblent les mêmes année après année. A se demander si Cannes n’est pas le Roland Garros du cinéma : malgré un nombre impressionnant de participants au départ, ce sont toujours les mêmes qui disputent la finale.
Palme d’or
Amour de Michael Haneke
Grand Prix
Reality de Matteo Garrone
Prix de la mise en scène
Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas
Prix du scénario
Au delà des collines de Cristian Mungiu
Prix d’interprétation féminine
Cristina Flutur et Cosmina Stratan dans Au delà des collines de Cristian Mungiu
Prix d’interprétation masculine
Mads Mikkelsen dans La Chasse de Thomas Vinterberg
Prix du jury
La Part des anges de Ken Loach
Caméra d’or
Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin
Prix Un Certain Regard
Despues de Lucia de Michel Franco