Cette semaine, on vous propose du film français bien de chez nous avec P.R.O.F.S., C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule et la classique Traversée de Paris. Du film allemand mieux que Derrick avec La Vie des autres. Des premiers pas derrière la caméra avec Pour elle de Fred Cavayé et Il y a longtemps que je t’aime de Philippe Claudel. A ne pas manquer également Billy Wilder portant à l’écran la pièce d’Agatha Christie Témoin à charge, avec Marlene Dietrich et Charles Laughton.
Dimanche 20 janvier
Témoin à charge, de Billy Wilder – 20h45 – Arte
P.R.O.F.S., de Patrick Schulmann – 20h45 – 6ter
C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule, de Jacques Besnard – 20h45 – NT1
Extrêmement exigeante et sévère à l’égard de toutes ses transpositions pour le grand écran, la romancière Agatha Christie aurait déclaré à propos de Témoin à charge qu’il s’agissait de “la première adaptation correcte d’un de ses romans”. Miss Christie est plutôt sévère : avec Marlene Dietrich et Charles Laughton devant la caméra, Billy Wilder aux commandes, Témoin à charge est une adaptation plus que correcte…
Le rêve de tout élève, qui se demande toujours qui sont ces gens qui choisissent de rester toute leur vie à l’école. La réponse que fournit P.R.O.F.S., c’est qu’ils sont restés les mêmes : des grands ados, un peu rebelles, toujours prompts à la bêtise potache. Ca a sans doute un peu vieilli, mais on ne se lasse pas de voir Fabrice Luchini déprimé, assis sur une poubelle.
A chaque époque, sa maladie des titres. Avant la période Tu vas rire mais je te quitte, Tout va bien ne t’en fais pas, Et soudain tout le monde me manque, avant la période Belmondo (Le Guignolo, Le Magnifique, Le Solitaire, Le Professionnel…), il y a eu la mode, surtout portée par Michel Audiard, des titres à rallonge : Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, Comment réussir quand on est con et pleurnichard, Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques, et bien sûr C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule.
Lundi 21 janvier
Pour elle, de Fred Cavayé – 20h45 – TMC
La Vie des autres, de Florian Henckel von Dommersmack – 20h50 – Arte
Scènes de crime, de Frédéric Schoendoerffer – 22h50 – W9
Pour elle… Une présentation soignée et un sujet maîtrisé pour cette première réalisation de Fred Cavayé. Qu’est-ce qui détermine le courage d’agir chez un individu ? Vaste et épineuse question à laquelle le cinéaste tente de répondre à travers cette histoire d’amour impossible. Un récit obscur, une atmosphère asphyxiante.
Un Oscar, un BAFTA, un Cesar, c’est le grand chelem pour La Vie des autres, ce film gigogne qui nous plonge à la fois dans les arcanes de la Stasi, dans l’intimité d’un couple, et dans la tête de celui qui les écoute. Surveillance et paranoïa à tous les étages dans une ambiance à la Derrick, où les sentiments viennent tout chambouler.
Loin du thriller haletant, des flingues et des courses-poursuites, Frédéric Schoendoerffer signe pourtant avec Scènes de crime un polar efficace en restant au plus proche du quotidien d’une enquête, avec ses interrogations et ses moments de flottement. La preuve que le genre n’est pas forcément obligé de lorgner de l’autre côté de l’Atlantique pour être réussi.
Mardi 22 janvier
Après vous, de Pierre Salvadori – 20h45 – France 3
Ce n’est peut-être pas le meilleur Salvadori (Les Apprentis et Cible émouvante, à voir en ce moment sur le bouquet OCS), mais ça ne se refuse pas. Les ingrédients essentiels de son cinéma sont là : des personnages maladroits, des dialogues très écrits, et un humour sans faille. Mais José Garcia n’est pas Guillaume Depardieu, et Daniel Auteuil n’est pas Jean Rochefort.
Mercredi 23 janvier
Il y a longtemps que je t’aime, de Philippe Claudel – 20h50 – Arte
La Traversée de Paris, de Claude Autant-Lara – 22h30 – TMC
Première réalisation du romancier Philippe Claudel, Il y a longtemps que je t’aime se révèle sensible, discret et intrigant, au moins dans sa majeure partie. Il le doit surtout à Kristin Scott Thomas, inquiétante et séduisante à la fois. Dommage que la fin, avec ses violons, vienne casser une ambiance jusqu’ici parfaite.
La lutte des classes (“Salauds de pauvres !”) encore et toujours, cette fois sous l’Occupation, entre les porteurs de valises et ceux qui ont de quoi s’en amuser. Gabin, Bourvil, de Funès au sommet et à contre-emploi, dialogues ciselés, atmosphère prégnante. Cette Traversée de Paris est un classique.
Jeudi 24 janvier
Astérix chez les Bretons, de Pino Van Lamsweerde – 20h45 – 6ter
L’une des meilleures adaptations animées des aventures du Gaulois, cette rencontre savoureuse avec nos ennemis adorés que sont les Anglais. Jeux de mots, anachronismes, et portrait d’une civilisation, comme toujours, ça frappe juste, et c’est surtout très drôle. Si vos yeux saignent encore des dernières adaptations ciné, réfugiez-vous vers celle-ci, avec des Romains ivres, et les origines du rugby. Sinon, il vous reste toujours Engrenages sur D8, et le troisième et dernier volet de Millenium, qui, errare humanum est, est disponible en suédois sur M6 en HD.
Et ce week-end, n’oubliez pas que tous les bons cinémas passent toujours Foxfire, La Parade et Mundane History…