Didier Super est le Christ…

 

Et si Didier Super était le Christ Certains ne connaissent peut-être pas l’auteur des chansons à textes les plus méchantes que l’histoire aie connues : « Arrête de te la pêter », « A bas les gens qui bossent », « Y en a marre des pauvres » ou « Putain de Chinois », « On va tous crever ». Ca vous donne le ton. Pour ceux qui ne l’ont jamais vu ou écouté : Didier est moche, chante mal et est définitivement très méchant. Son créneau, c’est le politiquement très incorrect. Ses textes s’en prennent aux chômeurs, aux travailleurs, aux sans-papiers. Même les enfants en ont pour leur grade. Si on devait le situer, ce qui n’est pas une mince affaire, ce serait quelque part entre Desproges, Borat, Guillon (dans ses jours les plus acerbes) et les filous grolandais. L’objectif est de taper là où ça fait mal, de passer en revue tous les sujets tabous. Bref, de se moquer de tout et surtout du pire.

En novembre sur la scène de la Bellevilloise et ce soir sur celle du Bataclan, il revient avec une comédie musicale parce que, dit-il, « il est grand temps de relever le niveau dans ce domaine ». L’histoire, donc… Suite à une chute en vélo (qui a réellement lieu en entrée de spectacle et là aussi, Didier ne fait pas dans la dentelle), Super, le féroce, perd sa “Haine”. Dans un décor en bouts de ficelles et vieux cartons, accompagné de ses six compagnons (qui valent eux aussi le détour), Didier Super raconte le parcours d’un artiste qui ne trouve plus aucune raison de se plaindre. Il part alors à la recherche des vrais fumiers qui ont fait de ce monde une misère, persuadé qu’à leur contact, il renouera avec son passé de chanteur engagé. Est-ce clair ? Il s’en prend donc légitimement aux terroristes, aux milliardaires et aux marchands de bonbons… A tout ce qui passe. Mais derrière le potache, cette parodie de comédie musicale est une vraie réussie : arts de la rue, cabaret, numéro de clown, cascades, musique, Didier Super mélange le tout avec une facilité déconcertante, utilise la scène comme un terrain de jeu et donne l’illusion d’un spectacle en perpétuelle construction.

« Une histoire de merde avec des chansons et des cons qui dansent avec des numéros de BMX, pour compenser la pauvreté de l’histoire et le manque de talent général. » Dixit l’artiste. Pour sûr, Didier Super sait se vendre.

Et si Didier Super était la réincarnation du Christ, au Bataclan, 50 boulevard Voltaire, 75011 Paris, le 11 février 2011 puis en tournée dans toute la France (ou presque)..