Humeur cannoise #2 : Eloge du ratage

 

louis-funes-batterieLe temps est incertain (il fait moite et humide), l’escalator de la gare de Cannes (qui n’est plus en travaux, mais héberge désormais un Starbucks et un Fitlane) fonctionne à merveille, on n’a pas croisé Bernard Menez à la voiture bar de l’IDTGV. Là, on se dit, il se passe quelque chose d’anormal pour ce Cannes 2016. Heureusement, on a vu sur la Croisette un type grimé d’un masque de Louis de Funès jouant de la batterie sur la BO de La Soupe aux choux, on a pris notre premier repas dans la pizzeria habituelle, notre appart possède un tout petit débit Internet, et il y a Grey’s Anatomy ce soir à la télé. Bref, il y a toujours des choses immuables à Cannes. Même un hommage à été rendu aux Femmes panthères pendant la cérémonie d’ouverture. Une cérémonie par ailleurs pensée comme une série de malaises – qui se voulait certainement dans la lignée d’un Ricky Gervais aux Golden Globes. Mais le public cannois n’est pas Hollywood. Et les bides enchaînés de Laurent Lafitte n’ont fait que renforcer la réussite de son entreprise. Bref, pour une fois, on a aimé la cérémonie d’ouverture (même si Matthieu Chedid aurait pu faire un poil plus court son hommage à Prince), justement parce qu’elle était ratée. Est-ce que cela veut dire que, cette année, le succès viendra du ratage ? Qu’Almodovar remporterait enfin la Palme tant convoitée en signant un film éloigné de son univers habituel ? Que Xavier Dolan gravirait les échelons en s’éloignant de sa vie pour adapter une pièce de théâtre ? Que les frères Dardenne repartiraient bredouille ? Bref, Cannes 2016 commence. Et on n’est pas au bout de nos surprises.

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