Biographie non autorisée
En 1817 dans l’Indiana, l’histoire d’une famille de fermiers qui vit au gré des saisons. Ils luttent contre la nature et les maladies. Pour le jeune fils d’une dizaine d’années, c’est une période qui va forger son caractère et le marquer à jamais. Cet enfant, c’est le jeune Abraham Lincoln, futur président des Etats-Unis.
Hollywood a créé les biopics et leur destin plus gros que nature ; le cinéma indépendant s’en est emparé pour proposer quelque chose de plus riche et symbolique. The Better Angels couvre une période de trois années environ et se base sur le récit de Dennis Hanks, le cousin d’Abraham. Si l’on n’a pas lu le synopsis avant ou si l’on ne connaît pas l’histoire du seizième président américain sur le bout des doigts, impossible de comprendre qui sont les personnages. Ce qui n’enlève rien à la portée du film, qui déroule les thèmes de l’apprentissage et de l’éducation, de la volonté et de la liberté qui se construit. Chaque homme façonne son destin en fonction de ce qu’il voit, de ce qu’il perçoit des autres et de ce qu’il veut défendre. Le jeune Abraham lisait pendant que ses frères se battaient, il observait la nature et préférait s’accuser d’un crime qu’il n’avait pas commis plutôt que voir les autres souffrir. Autant d’éléments qui participent à l’aura extraordinaire du personnage.
The Better Angels aurait dû être un projet réalisé par Terrence Malick. Par manque de temps, il l’a confié à A. J. Edwards, son monteur sur Le Nouveau Monde et The Tree of Life, et s’est cantonné au rôle de producteur exécutif. C’est probablement là le seul écueil du film : en bon élève, A. J. Edwards décide de faire ce que son mentor n’a pas pu faire lui-même : du Malick. Plans flottants, nature étourdissante, musique omniprésente, narration elliptique… Tout y est, mais n’est pas Malick qui veut. La puissance tellurique et l’onirisme littéraire qu’il insuffle à ses œuvres ne se retrouvent pas chez A. J. Edwards, qui use même d’un noir et blanc sans contraste pour tenter de faire oublier la platitude de certaines images. L’impression d’assister à une pâle imitation cinématographique se fait un peu trop sentir dans la première partie du film, avant de s’effacer heureusement (par résignation ?) ensuite devant l’élégant jeu des acteurs et la quête initiatique en construction du jeune Abraham.
The Better Angels d’A. J. Edwards, avec Wes Bentley, Diane Kruger, Braydon Denney, Brit Marling, Jason Clarke… Etats-Unis, 2013. Sélectionné en compétition au 40e Festival de Deauville.
parles-tu d’accents malickien?
des accents graves, oui.
Des accents purs?
Des accents interdits.
Ah? des accents mauvais?
Des accents tués.
OH lalalalal.
Meuh non Mélanie, pas OH lalalalal mais “Des accents culottes”.
On dit pas des accents dents plutôt, maintenant ?
Oui, les mêmes qui ont des accents dans les selles.